à propos
Le surcyclage
Qui ne connaît pas cette citation de LAVOISIER, célèbre chimiste et philosophe :
« rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Le Surcyclage (upcycling en anglais, traduction : recyclage vers le haut), est une démarche consistant à récupérer des matériaux ou des produits en fin de cycle pour les réutiliser dans la confection de nouveaux produits, les transformer quand ils sont devenus inutiles et ainsi prolonger leur existence en leur redonnant une nouvelle vie.
Certains artistes ont bien compris qu’au-delà de l’aspect environnemental un détournement qualitatif de l’objet le valorise en lui donnant une nouvelle identité et une nouvelle valeur, tout en stimulant la créativité de son auteur.
Aujourd’hui l’écologie est au cœur de toutes les préoccupations politiques, économiques et sociétales. Pas étonnant donc qu’elle s’insinue également dans la création artistique contemporaine à travers le courant plus ou moins défini des œuvres réalisées à base d’objets recyclés.
Que la démarche de ces artistes soit «écolo» par essence ou qu’elle s’inscrive dans la tradition du ready-made « duchampien » et de l’utilisation de l’objet de consommation en art, leurs œuvres sont profondément originales et font émerger des figures inattendues de matériaux improbables.
Elles font également réfléchir au statut éphémère de l’oeuvre puisque ses composantes se trouvent parfois périssables, ce qui contribue à sa beauté et rajoute aux interrogations sur l’existence..
il faut qu’on respire
‘Les bombes vides des graffeurs (spray can ou canettes) sont customisées et associées, à l’origine, aux personnages de l’univers « Star wars » pour s’étendre ensuite aux héros, notamment ceux issus des comics américains ou des séries japonaises.
Les héros tentent de s’échapper mais ils sont rejoints par la matière et le magma en fusion et restent figés à jamais, englués dans leur carcan de métal.
Le contenu devient contenant et uniformise les valeurs, les héros vont rester à jamais dans leur prison cosmique : ce ne sont plus des héros mais des personnages ordinaires redevenus mortels…
En appuyant sur les « caps », JOLBBI ONE agrège les couleurs qui ont envie de s’assembler et montre que les héros sortis de leurs légendes se fondent dans la masse et deviennent accessibles à tout le monde…
Aujourd’hui c!est la planète qui est en danger et le vrai combat se situe sur la Terre, c’est elle qu’il faut sauver.
Nous sommes tous des guerriers, même sans sabre laser, et notre mission est simple : concentrer notre énergie sur notre environnement pour notamment réduire les déchets et réutiliser les résidus de production…
Réveiller le côté clair de notre force…
Ce cri silencieux des héros pris au piège, issus de Star Wars ou d’autres légendes, ce cri destiné à interpeller les consciences, s’inscrit modestement dans la lignée des travaux des artistes pratiquant l’upcycling : le recyclage des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage, pour leur donner une nouvelle vie…
sur ma route
J’ai eu plusieurs vies…
Pendant la première j’ai mis à profit mes études de droit pour développer une activité libérale qui, à son terme, m’a permis, pour ma seconde vie, de me consacrer en tant que galeriste à une de mes passions : les arts plastiques.
Ma troisième vie a trouvé sa source dans cette activité de marchand, au cours de laquelle j’ai pu me nourrir de toutes les techniques, de tous les styles, « sentir » la peinture, apprécier le travail du bronze et de la terre cuite (y compris les pièces d’archéologie) et approcher des talents nouveaux, notamment les artistes « de rue » …
Et c’est dans ces conditions, entouré d’artistes, que j’ai décidé moi aussi de franchir le pas, ne serait-ce que pour me prouver que l’art est à la portée de tout le monde, quand on y croit et qu’on a quelques idées !
J’espère que ces modestes aérosols customisés vous rappelleront de bons souvenirs et vous donneront envie de vous replonger dans le monde palpitant des Star Wars, Naruto, Dragon Ball Z, et dans toutes les autres séries, américaines, japonaises … ou françaises !
N’hésitez pas à « travailler » la matière, à reprendre les pinceaux ou, comme moi, à redécouvrir le dessin de vos années de collège et de lycée, grâce au « posca »…
Je remercie mon épouse qui a le mérite de me supporter au quotidien, la Galerie Les Couleurs de l’Eternité à PEZENAS qui m’expose en permanence et mes amis des Beaux-Arts de BEZIERS, qui me permettent d’évoluer dans un environnement artistique privilégié.
les dessous du plaisir
Un aérosol de peinture renferme, par définition, de la peinture ainsi qu’un gaz propulseur qui permet de la diffuser sur différents supports ; une fois vide, il s’agit d’un « déchet industriel dangereux (DID) » qui devrait être traité systématiquement dans une déchetterie. Il faut savoir que la décomposition d’un aérosol dure entre 50 ans et 200 ans, s’il est jeté dans la nature…
Comment se réapproprier un aérosol vide et inutile ?
Afin d’éviter une éventuelle explosion, il convient tout d’abord de percer le métal manuellement et de finir de vider la bombe de ses résidus de peinture par l’orifice créé. Ensuite il faut tracer sur le métal le contour du ou des personnages en plastique qu’on a envie d’associer. Puis vient l’opération de découpage, à l’aide d’une disqueuse, en prenant de nombreuses protections, pour les mains, les yeux, les vêtements en raison du festival d’étincelles qui se produisent lors de la découpe ; le métal est finalement assez résistant et il vaut mieux avoir une disqueuse lourde et une plus légère pour les finitions…
Suivant l’emplacement souhaité de la figurine, sa dimension, sa gestuelle, sa rigidité ou au contraire sa fluidité, il faudra bourrer la bombe avec du polystyrène et du carton, le tout consolidé avec du mastic spécial. Et poncer le tout en conservant cependant un visuel brut lié à l’idée de magma et de fusion…
Première couche de bombe aérosol, uniforme, quelquefois une seconde, après avoir fini d’abraser légèrement le support ; puis le décor final à l’aide des multiples couleurs que les fabricants proposent et la diversité des « caps », suivant bien sûr l’inspiration de l’artiste.
Le plus passionnant est dans la foulée de faire un dessin au posca (petits stylos de peinture acrylique), souvent au dos, dessin qui rappelle la figurine qui va être incluse, sa légende ou son environnement…
Il faut ensuite intégrer le personnage dans la position souhaitée, en le fixant soit avec le mastic spécial précédemment utilisé, soit à l’aide de colle professionnelle (en évitant de s’en mettre sur les doigts…)
Et pour finir, il convient de faire les quelques retouches de peinture nécessaires, au pinceau ou au couteau, pour obtenir l’objet recyclé, que JOLBBI ONE a inscrit à l’INPI sous le vocable de « recycled cans ». Les différentes étapes associées au temps de séchage, durent une bonne semaine…
réminiscence
J’ai le souvenir, bien ancré dans ma mémoire, des champs de maïs avec leurs épis aux chevelures de feu ainsi que des bleuets et des coquelicots qui s’épanouissaient à leur lisière. Souvenir particulier des coquelicots ; je leur enlevais les pétales pour obtenir, après macération et filtrage, l’encre violette qui nourrissait ma plume, histoire d’égayer mes cahiers. Peut-être, à la réflexion, l’explication de mon attirance pour cette couleur …
Souvenirs de ma petite enfance et sûrement, sans le savoir, première approche du beau…
Souvenir aussi de mes années de primaire et de collège; j’étais nul en math mais je trustais les premiers prix de dessin et de peinture…
Et puis la vie est passée, avec ses contingences matérielles, économiques, familiales… Je n’ai pas eu le temps, ni le réflexe, d’exploiter des prédispositions qui, aujourd’hui, me semblent évidentes…
Mon envie de création s’est exprimée au travers des nombreuses sociétés que j’ai créées, achetées, développées, vendues ; et je ne me suis jamais posé la question de savoir pourquoi, quand j’avais atteint mon objectif et que l’affaire tournait bien, je n’avais plus de plaisir à m’en occuper…
Je comprends mieux maintenant…
Le besoin d’art, inconscient, s’est manifesté quand j’ai été en âge de « prendre la retraite » ; je ne peux pas expliquer, rationnellement, les raisons qui m’ont poussé à ouvrir une Galerie, à Toulouse, puis dans l’Hérault, alors que ma carrière d’entrepreneur avait été aux antipodes de cet univers de rêve et d’évasion, voire d’insouciance, qui caractérise souvent les artistes.
J’en ai croisé beaucoup, des purs, des talentueux, des sans-talent, des illuminés, des qui se croyaient bons…
Passer à l’acte s’est fait naturellement : attiré par le graphisme et les couleurs je me suis mis à collectionner des bombes aérosols vides customisées extérieurement par des « graffeurs » amis ou inconnus, et puis un jour, après avoir revu un épisode de Stars Wars, le déclic.
Des personnages exceptionnels qui mettaient leur force, leur compétence, leur intelligence, au service de l’Univers…
Je ne suis pas un héros, mais j’ai eu envie de sortir de mon quotidien aseptisé et de me prouver que je pouvais, grâce à eux, à mon petit niveau, participer moi aussi à la protection de la planète…
Je ne sais pas si, à défaut d’être beau, c’est « original », comme je l’entends souvent ; mais en tous cas c’est comme ça que sont nées mes « recycled cans », un jour de préconfinement, alors que devant la porte de mon jardin, dehors, au milieu des mauvaises herbes, un coquelicot orphelin s’excusait en rougissant d’être encore vivant…
JOLBBI ONE aux Couleurs de l’Éternité
-JOLBBI ONE est chez lui à la Galerie Les Couleurs de l’Eternité, qui accueille en permanence ses créations.
Il est difficile aujourd‘hui pour les artistes de trouver des espaces d!exposition et JOLBBI ONE mesure la chance qu’il a de pouvoir bénéficier d’une telle vitrine dans une si belle ville, Pézenas, connue pour avoir accueilli Molière et vu naître Bobby Lapointe. Malgré la tardivité de sa production, JOLBBI ONE a réalisé à ce jour plus de 120 « recycled cans », ces canettes de graffeur customisées et hantées par des figurines de plastique inspirées des plus grandes séries du cinéma. Mais quand on passe le seuil du 11 de la rue Emile Zola, on découvre non seulement bien sûr les réalisations de JOLBBI ONE mais encore de nombreux talents qui se déclinent sous différentes formes : des peintres, des sculpteurs, des street-artistes. Des amis croisés au fil du temps, depuis plus de 15 ans pour certains, qui ont permis à l’aspirant-artiste, néo-galeriste, de découvrir leur propre technique, de s’en imprégner et de l’apprécier au point d’en faire commerce.
L’Asie est également très présente : de l’archéologie chinoise sous forme de statuaire en terre cuite, de l’époque néolithique à la période Ming, des objets baignés de bouddhisme, des estampes japonaises, quelques porcelaines et meubles chinois…tout ce qui permet de dire aux visiteurs : c’est original…ou c’est atypique… Pour faire connaître un artiste, promouvoir et valoriser son travail, il est important de bénéficier du support de Galeries mais il convient aussi de s’appuyer sur les autres modes de distribution comme les salons, les salles de vente ou encore internet.
Merci aux Couleurs de l’Eternité de diffuser mes créations non seulement sur son site (http://www.couleurs-eternite.fr) mais encore sur des plateformes internationales dédiées à l’Art comme ARTSPER : les « recycled-cans » se baladent désormais aux Etats-Unis, en Suisse, en Belgique ou encore en Australie!
s’exprimer, c’est exister
‘Suis-je un artiste ?
La définition du dictionnaire, pour caractériser un artiste, est la suivante : « personne qui recherche l’expression de la beauté par la pratique d’une technique, d’un art »
D’abord il faudrait s’entendre sur ce qu’est le « beau »…chacun a sa propre perception,
son propre regard et on voit bien qu’à travers les âges la notion de « beauté » a évoluée.
Ensuite pourquoi une recherche de la beauté ? On peut être aussi touché par une oeuvre hideuse ou sans intérêt pour les autres puisque nous avons tous une approche différente et notre propre ressenti en fonction de notre histoire, notre vécu, notre environnement, nos espoirs et nos peurs…
Je connais d’excellents peintres et sculpteurs de talent qui font un travail parfait et « beau » au plan de l’esthétique, du graphisme, des couleurs, un travail qui plaît ou qui se vend…
Mais un paysage aussi sublime soit-il sera toujours un paysage, un portrait sera toujours un portrait, une photo sera toujours une photo, si l’émotion n’est pas au rendez-vous…
Artiste ou artisan d’art ?
Un artisan d’art participe à la conservation des « savoir-faire » et du patrimoine culturel en fabriquant ou en restaurant des pièces rares, avec précision et excellence. Ni métier, ni statut juridique, l’artisanat d’art est avant tout une reconnaissance professionnelle, qui répond à des critères bien précis et une législation encadrée.
L’artisan d’art développe une certaine méthode et respecte une technique plus ou moins codifiée à l’instar des Grecs qui estimaient que l’art était d’abord une « tekhnè », c’est-à-dire une technique, une habile façon de s’y prendre dans un domaine donné.
Je ne suis pas un artiste, je ne suis pas un artisan d’art, je ne revendique rien, mon travail plait ou ne plait pas : le regard et la perception des autres sont subjectifs et finalement m’importent peu.
Tant que j’aurais du plaisir à créer, à peaufiner ma technique, à tendre vers un objet que j’estimerais abouti, tant que je penserais que ce qui est «original» pour les uns peut être «beau» pour les autres, eh bien, j’existerais…